Saturday, April 04, 2009

La RDC Veut Redessiner Sa Frontière Maritime Avec L’Angola


La République Démocratique du Congo veut redessiner sa frontière avec l'Angola, second producteur africain de pétrole, afin d'augmenter son propre rendement brut, a déclaré le ministre congolais des hydrocarbures M. Rene Isekemanga. 

" Certaines des plateformes pétrolières fonctionnant dans les eaux angolaises pourraient tomber dans le territoire congolais(RDC) une fois que leur frontière maritime est ajustée pour être conforme à la convention de Montego Bay de 1982 ", a indiqué M. Isekemanga dans une entrevue avant-hier à Brazzaville, capitale de la République du Congo voisine. La convention de Montego Bay facilite la résolution des conflits de frontière maritime.

" C'est important que nos frontières soient ajustées" a déclaré M. Isekemanga. " Il y a d'importantes réserves de pétrole et nous devons évaluer à qui elles appartiennent. Nous pensons que notre rendement peut augmenter pour cette raison. ".

La RD Congo, qui possède un tiers de réserve mondiale du cobalt et 4 pour cent de celle du cuivre(sic), recherche comment augmenter ses revenus après la baisse de la demande des métaux et d'autres produits suite à la récession économique mondiale . Le gouvernement congolais a déclaré en janvier dernier qu'il allait réduire le budget de cette année.

La production angolaise de pétrole

L'Angola a produit 1,67 million de barils de pétrole par jour en février, selon des évaluations de Bloomberg. Le pays africain méridional est le 3ème fournisseur fournisseur de brut àla Chine. En comparaison, le rendement courant de la RDC s'élève à 25 000 barils par jour, selon le ministère des hydrocarbures.

La RD Congo essaye de devenir un important producteur de pétrole en développant différents projets à travers le pays, a indiqué M. Isekemanga. Le mois prochain il désignera neuf blocs sur le lac Tanganyika dans l'est du pays, ouvrant un appel d'offres pour les compagnies intenationales à soumissioner pour des droits d'exploratrion.

" La synchronisation de cette réclamation peut refléter la situation économique désespérée du Congo, " a déclaré Philippe de Pontet, analyste Afrique du groupe Eurasia basé à New York', dans une note envoyée la semaine dernière. La RD Congo semble viser des secteurs en mer comprenant le bloc 15, où un groupe de compagnies comprenant BP Plc, Exxon Corp., Eni SpA et StatoilHydro ASA produisent 500.000 barils par jour, a indiqué de Pontet.

Zone d'intérêt commun

Le Congo a indiqué en 2007 que sa production de pétrole se développerait quatre fois autant après l'Angola accepté en juillet de cette année pour créer une soi-disant zone maritime de commun-intérêt et pour partager quelques uns de ses dépôts en mer(offshore). Mais la zone doit encore être créée.
Interviewé à Brazzaville le 28 mars, le ministre angolais des hydrocarbures Jose Maria Botelho de Vasconcelos s'estr efusé à tout commentaire.

M. Isekemanga a indiqué qu'il rencontrerait " bientôt " la contrepartie angolaise pour discuter au sujet de la frontière. " S'il y a un problème, il doit être résolu, mais de manière amicale" a-t-il dit. La RD Congo discute également un accord qui permettrait à l'Angola de construire un gazoduc passant sur son territoire pour relier l'Angola à l'enclave de Cabinda, a ajouté M. Isekemanga.! 
 

Soulagement et incrédulité en RDC après l'arrestation de Nkunda

La République démocratique du Congo - Epuisés par la guerre, les Congolais ont accueilli avec un soulagement mêlé d'incrédulité l'arrestation du chef rebelle tutsi Laurent Nkunda par les autorités rwandaises qui, après l'avoir soutenu, réfléchissaient samedi sur son sort.

Epuisés par la guerre, les Congolais ont accueilli avec un soulagement mêlé d'incrédulité l'arrestation du chef rebelle tutsi Laurent Nkunda par les autorités rwandaises qui, après l'avoir soutenu, réfléchissaient samedi sur son sort. (Reuters/Finbarr O'Reilly)

La République démocratique du Congo a indiqué que le Rwanda n'avait pas encore officiellement répondu à sa demande d'extradition de Nkunda, arrêté vendredi dans le cadre d'opérations militaires conjointes contre les rebelle hutus rwandais le long de la frontière entre les deux pays.

L'offensive, qui a débuté cette semaine dans la province congolaise du Nord-Kivu, s'est traduite par le déploiement de plus de 3.500 soldats rwandais contre les rebelles hutus rwandais au coeur d'un conflit de quinze ans dans l'est du Congo.

Le général congolais John Numbi a fait savoir samedi que les forces conjointes avaient combattu les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) dans cinq villages et que neuf rebelles avaient été tués.

Les opérations ont marqué un réchauffement spectaculaire des relations entre les deux pays et les Etats-Unis ont présenté comme un pas vers la paix l'arrestation de Nkunda, qui conduisait la rébellion depuis 2004.

Cependant la nouvelle a laissé sceptiques nombre de ceux qui ont survécu à la guerre de 1998-2003 au Congo qui a fait cinq millions de morts et au cours de laquelle l'armée rwandaise était alliée à divers rebelles opposés à Kinshasa.

"Je l'ai entendu à la radio, mais je ne l'ai pas encore vu et je ne sais pas si c'est vrai", affirme Bagambe Rushago, qui vit maintenant dans un camp de personnes déplacées qui s'est érigé à la fin de l'an dernier, lors de l'avancée de Nkunda sur Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

"J'espère que c'est vrai. Ce serait une bonne chose. Les bombes pleuvaient. Les soldats de Nkunda tiraient directement sur le camp", dit-il en désignant les huttes recouvertes de feuilles de bananier qui abritent 12.000 personnes déplacées.

Accord Rwando-Congolais

Les hommes de Nkunda se sont arrêtés aux portes de Goma et ont contraint le gouvernement de Joseph Kabila à des discussions directes. Mais des dissensions ont éclaté au sein du mouvement rebelle tutsi, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), isolant Nkunda.

Nkunda et ses hommes sont accusés de tueries, de viols et du recrutement d'enfants soldats. La Cour pénale internationale a délivré un mandat d'arrêt pour crimes de guerre contre Bosco Ntaganda, adjoint de Nkunda à l'origine de la scission.

La CPI n'a pas dit si Nkunda serait inculpé mais la RDC n'a pas tardé à réclamer son extradition.

"Nous attendons que les Rwandais nous contactent à ce sujet", a déclaré samedi le ministre congolais de l'Information, Lambert Mende.

Diplomates et analystes estiment que l'arrestation de Nkunda semble faire partie d'un accord conclu entre Kinshasa et Kigali aux termes duquel le Rwanda tente d'aider le Congo à mettre fin à la rébellion de Nkunda en échange de l'autorisation de traquer en territoire congolais les rebelles hutus des FDLR.

Cet accord a suscité de vives critiques jusque parmi certains alliés politiques de Kabila. Des analystes notent que l'extradition de Nkunda au Congo pourrait aider Kabila à justifier l'accord aux yeux d'une population très réticente à une intervention rwandaise après des années d'occupation qui ont donné lieu à de multiples accusations de pillage.

Mais le Rwanda n'a fait aucune déclaration officielle concernant une extradition du dirigeant rebelle qui, selon des experts des Nations unies, continuait, fin 2008 encore, à bénéficier d'un soutien de Kigali.

Les Rwandais cherchent peut-être à faire marche arrière maintenant, avançait samedi un diplomate occidental. Les autorités rwandaises craignent qu'un procès dévoile les liens de Kigali avec Nkunda ou complique les opérations militaires en cours, a-t-il dit.