Friday, December 29, 2006

Europe-Afrique : nouvelle menace libre-échangiste


UE-ACP . La renégociation des accords qui permettaient à certains pays du Sud d’avoir un accès détaxé au marché de l’Union européenne suscite inquiétudes et résistances.

Dans l’indifférence générale, l’Union européenne s’apprête à modifier sa politique de coopération avec l’Afrique et plus généralement avec plus de 70 pays du Sud qui forment le groupe Afrique-Caraïbe-Pacifique (ACP). En cours de négociations, les nouveaux accords de partenariat économique (APE), sensés être finalisés d’ici à la fin 2007, risquent de priver les pays du Sud d’un des rares mécanismes destinés à aider leur développement.

lES AIDES

AU développement négligées

Jusque-là, les relations commerciales entre l’UE et les ACP étaient régies par les conventions de Lomé. Signées dans les années 1970, celles-ci réduisaient le montant des taxes payées par les pays ACP pour commercialiser leurs produits dans l’UE, sans exiger d’eux des contreparties. En offrant ainsi un débouché dans des conditions préférentielles, les pays européens disaient vouloir aider les pays concernés à développer leurs productions. Mais, depuis la fin des années 1990, l’UE cherche à modifier cette approche, la reconnaissance d’un « différentiel de niveau de développement » entre le bloc des pays ACP et les pays européens étant contraire aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

En 2000, l’UE a ainsi signé avec les ACP l’accord de Cotonou. Bien qu’en principe destiné à lutter contre la pauvreté, cet accord, qui remplace la convention de Lomé, fait en réalité primer les normes commerciales sur les impératifs de développement. Il précise notamment que les APE devront être basés sur le principe de réciprocité. En clair, pour continuer à bénéficier d’exemption de taxes sur le marché européen, les ACP devront à leur tour ouvrir sans restriction 80 % de leur marché aux exportations européennes.

« Il faut invalider une posture rigide qui ferait du - démantèlement tarifaire une condition du développement », a estimé Vanessa Alby Flores, de l’Institut de recherche et d’application des méthodes de développement (IRAM), lors d’un colloque sur les APE organisé mercredi à l’Assemblée nationale par l’association Coordination Sud et le député communiste Jean-Claude Lefort. Comme l’ont souligné la plupart des participants, l’observation des conséquences des politiques mises en place depuis une dizaine d’années par l’OMC tend à invalider le postulat qui sert de base aux APE et à tous les accords commerciaux.

Loin d’entraîner automatiquement le développement, la libéralisation des échanges, via la réduction des taxes, a contribué à fragiliser plus encore les économies des pays pauvres. L’exemple du poulet en Afrique de l’Ouest et celui du lait montrent les difficultés des filières locales naissantes et fragiles à faire face aux importations de produits européens, d’autant plus compétitifs qu’ils sont largement subventionnés. La question est particulièrement sensible dans le secteur agricole, dont 70 % des Africains continuent de dépendre pour leur survie.

Coordination Sud, un regroupement d’ONG, suggère donc d’adopter, au moins dans un premier temps, des mesures permettant de protéger les marchés intérieurs, notamment dans le secteur agricole. L’organisation souligne que si, comme le prétend l’UE, la baisse de ses tarifs douaniers doit servir à accroître la part de marché et donc le revenu des pays ACP, il faut leur permettre d’abord de développer leur capacité de production. Un objectif inaccessible sans protection préalable des marchés intérieurs. « On dit que la croissance des échanges va bénéficier aux consommateurs, a résumé Valérie Traoré, de l’organisation kenyane Acord, mais en Afrique, où la majorité de la population vit de l’agriculture, le consommateur est aussi le producteur. Si on veut qu’il consomme, il faut bien lui assurer un revenu. »

Comment dans ces conditions infléchir le cours de - négociations UE-ACP par ailleurs marquées par une extrême inégalité de moyens et de compétences techniques entre les deux blocs ? Dans le contexte actuel de campagne électorale, Coordination Sud a posé cette question aux partis politiques français. Les représentants du PS et de l’UDF, présents au colloque, n’ont pas remis en question l’orientation libre-échangiste actuellement donnée aux futurs APE. Le PCF et les Verts appellent au contraire à une refonte radicale des logiques de partenariat entre l’UE et le Sud. Fabienne Poure (PCF) demande « un plan Marshall pour l’Afrique », et Patrick Farbiaz, pour les Verts, suggère qu’à l’OMC les règles sociales et environnementales priment sur celles du commerce. En attendant, Jean-Claude Lefort (PCF), à l’initiative de la rencontre, rappelle la nécessité de « créer le rapport de force qui transforme les APE en élément positif ». Pour cela, il demande que la date butoir de fin 2007 pour la signature finale de ces APE soit repoussée. De quoi laisser aux sociétés du Sud comme du Nord le temps de se saisir du débat et de faire pression sur les acteurs de la négociation.

Friday, October 20, 2006

Désolation au Darfour


La région du Darfour, au nord-ouest du Soudan, est ravagée, depuis février 2003, par un conflit économico-politique qui a provoqué la mort de plusieurs milliers de personnes et un exode massif de réfugiés au Tchad. Cette catastrophe humanitaire, à propos de laquelle les Nations unies évoquent un « nettoyage ethnique », est souvent éclipsée par les fragiles pourparlers de paix entre le nord arabo-musulman et le sud chrétien et animiste, qui s’affrontent depuis 1983 sur fond de manne pétrolière. Au Darfour, où l’ONU a enfin pu envoyer une mission d’enquête le 22 avril 2004, les combats meurtriers rappellent que la paix au Soudan n’est pas seulement une question nord-sud mais une équation nationale



La guerre qui ensanglante les trois Etats du Darfour, à l’ouest du Soudan, depuis février 2003, a provoqué l’une des plus graves catastrophes humanitaires de ce début de siècle : 110 000 réfugiés au Tchad, 700 000 déplacés à l’intérieur du pays, plus de 10 000 morts. Les témoins relatent tous les mêmes scènes de désolation et de pillage : attaques à l’aube, villages brûlés, routes coupées, troupeaux volés, districts interdits aux organisations humanitaires et aux étrangers. En quelques mois, les conflits tribaux qui rythment l’actualité du Darfour depuis vingt ans se sont transformés en une guerre civile meurtrière.

Le Darfour tire son nom de l’ethnie Four, peuple de paysans noirs qui habite le massif montagneux du djebel Marra, au centre du pays. Ce groupe dominait un royaume longtemps indépendant, incorporé au Soudan en 1916. La province est divisée en trois Etats – Darfour Nord, Sud et Ouest. La moitié nord est saharienne, parcourue par des nomades chameliers. Au centre et au sud, en dehors des zones de montagnes mieux arrosées, tribus pastorales et populations paysannes voisinent avec des heurts réguliers, particulièrement lorsque les pluies se font rares. Le Darfour compte de nombreuses tribus. Toutes sont musulmanes, mais l’arabe n’est la langue maternelle que d’une minorité. Les tribus « arabes », ou du moins appelées telles par leurs adversaires, sont généralement nomades, chamelières au nord, vachères au sud. Les tribus « africaines » sont parfois pastorales mais plus souvent paysannes. A Khartoum cependant, tous sont souvent considérés avec le même mépris.

La chronique du Darfour est celle de conflits entre éleveurs, à la recherche d’eau et de pâturages, et paysans protégeant leurs champs et leurs maigres biens. Dans ce pays chiche en ressources, totalement dénué d’équipements et laissé à l’abandon, l’explosion démographique (la province compte 6 millions d’habitants, deux fois plus qu’il y a vingt ans) a rendu plus violente la compétition pour l’eau et l’espace. La régulation traditionnelle des conflits, fondée sur le respect par les nomades d’itinéraires et de périodes précises de transhumance, a commencé à s’effondrer avec la grande sécheresse et la famine du milieu des années 1980. Depuis, le Darfour est en crise. Malgré la présence de responsables politiques originaires de la région dans les allées du pouvoir à Khartoum, la situation s’y détériore année après année.

Une guerre meurtrière avait opposé, en 1985-1988, les Fours aux tribus arabes lancées à l’assaut de leurs villages, sur fond d’allées et venues entre le Tchad et le Darfour, d’interventions de la Légion islamique libyenne et de jeux de pouvoir du parti Oumma de M. Sadeq El Mahdi. Elle avait pu sembler un moment de paroxysme, lié à la période de sécheresse. Avec le recul, elle apparaît comme une prémisse. Les Arabes rezeigats du Sud y avaient obtenu confirmation d’un « dar » (pays) à eux dans la région d’Ed Duein, mais l’impression de trêve, plutôt que de paix, prévalait lors de la « conférence de paix » en novembre 1989.

L’instauration d’un régime militaro-islamiste au Soudan, en 1989, ne régla pas le problème de l’insécurité. Au contraire, la bienveillance plus marquée des autorités envers les « tribus arabes » encouragea les plus belliqueuses d’entre elles. Plusieurs des leurs figuraient parmi les dignitaires du nouveau régime. Il y eut tout au long des années 1990 plusieurs guerres locales, le plus souvent ignorées à l’étranger : en 1990, entre Fours en faveur de l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS) du colonel John Garang et l’armée soutenue par les « Arabes » benis halbas. En 1996, dans le sud, entre Rezeigats et Zaghawas. En 1997-1999, dans l’Ouest, entre paysans masalits et arabes um julluls. Le plus souvent, l’initiative des hostilités revient aux tribus « arabes ». Pour désigner leurs milices se répand alors un vocable terrifiant, Janjawid, mot composé qui signifie approximativement « les cavaliers du diable, armés de kalachnikovs ». Car si, autrefois, on chargeait avec des lances et des épées, on attaque, depuis les années 1980, avec des fusils d’assaut.

Depuis 2001, les incidents impunis (attaques de villages, razzias et vols de troupeaux) se sont multipliés, notamment entre Nyala et El Geneina, éprouvant particulièrement les communautés masalits et fours. Le caractère systématique et massif des assauts convainquit les victimes qu’une tentative coordonnée de « nettoyage ethnique » était à l’œuvre. Dans le Darfour du Nord plusieurs incidents graves réanimaient, au même moment, la tension entre Zaghawas et Arabes ereghats ou rezeigats.

Le 25 février 2003, un Front de libération du Darfour (FLD), présidé par l’avocat Abdel Wahid Mohamed Nur, déclenche l’insurrection dans le djebel Marra. La rébellion unit cette fois la quasi-totalité des tribus « africaines » du Darfour. Fondé un peu plus d’un an auparavant, le FLD s’appuie sur les milices d’autodéfense villageoises fours. Pour signifier son élargissement aux autres tribus africaines, notamment aux Masalits, aux Zaghawas et aux Bertis, il prend, en mars 2003, l’appellation d’Armée de libération du Soudan (ALS).

L’affaire a été bien préparée. L’ALS lance à l’assaut des postes de police et des garnisons de l’armée des raids de Toyota équipées de mitrailleurs Dushka, garnies de combattants munis de lance-roquettes RPG, de mortiers et de kalachnikovs. Les chefs utilisent des téléphones satellites. Les rebelles s’emparent de localités comme Golo, au djebel Marra, où ils établissent leur quartier général, ou Tinè, à la frontière tchadienne, siège du principal sultanat zaghawa. Leur chef militaire est un homme d’expérience : en 1990, Abdallah Abakkar était l’un des commandants du raid triomphal qui, parti du Darfour, avait installé M. Idriss Deby au pouvoir à N’Djamena. Au printemps 2003, les forces gouvernementales subissent revers sur revers. L’armée fait face avec d’autant plus de mal que ses effectifs sont concentrés au sud du Soudan et qu’elle enregistre un nombre significatif de désertions de soldats originaires du Darfour.

A Khartoum, le président Omar El Bechir réagit en militaire, transfère des unités du sud du Soudan et cherche à verrouiller les frontières avec les pays voisins, le Tchad et la Libye. Le colonel Mouammar Khadafi accepte d’arrêter le trafic des camions entre la Libye et le Darfour, et le président tchadien Idriss Deby coopère avec l’armée soudanaise dans la zone frontière. Mais les armes sont abondantes, les frontières du désert incontrôlables. Le 25 avril 2003, l’ALS réussit un audacieux coup de main en pénétrant dans El Fasher, la capitale du Darfour Nord ; elle prend le contrôle de l’aéroport et s’empare du général d’aviation Ibrahim Bushra

A Khartoum, l’humiliation est à son comble. Le président limoge les gouverneurs du Darfour et fait arrêter de nombreux intellectuels et notables soupçonnés de sympathie pour la rébellion, à Nyala et El Fasher. Un comité de crise est constitué dont la principale décision va se révéler lourde de conséquences. Le général Osman Mohamed Kibir, nouveau gouverneur du Darfour Nord, enrôle officiellement les milices arabes, les arme et leur donne carte blanche. Les insurgés continuent à marquer des points, mais leurs villages sont désormais également attaqués.

A la fin de l’été, le président Bechir prend secrètement langue avec l’ALS, par l’intermédiaire du président tchadien. Ce dernier, d’origine zaghawa, connaît bien les rebelles et redoute que la crise n’altère son alliance avec le président Bechir. L’entremise réussit et un cessez-le-feu est conclu le 3 septembre à Abéché (Tchad). Il sera sans lendemain. Pour Khartoum, il s’agissait surtout de profiter des divergences politiques apparues au sein de la rébellion.

Un second groupe, le Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE), multiplie en effet les actions au Darfour Nord. Présidé par le docteur Khalil Ibrahim, 44 ans, le MJE est à base zaghawa. Ancien membre du parti islamiste du docteur Hassan Al Tourabi, M. Ibrahim est de la famille du sultan de Tinè et a rompu avec le régime en 1999. En 2000, son groupe avait publié anonymement un Livre noir à succès, dénonçant la main mise sur l’Etat et la politique soudanaise de trois grandes tribus du nord du Soudan, Cheiquir, Djaalin et Danagla. Le MJE n’éprouve pour autant guère de sympathies pour la cause du sud du Soudan et se veut l’avocat d’un vaste Soudan central négligé, allant de la mer Rouge au Darfour.

Accusé par les autorités d’être un faux nez du docteur Tourabi (qui nie à moitié), le MJE ne fut pas invité à Abéché. Malgré le cessez-le-feu, la guerre se poursuivit donc, et ce d’autant plus que les Janjawids, écartés eux aussi de l’accord, poursuivaient leurs razzias, notamment dans la région de Zalingei, attaques de plus en plus souvent coordonnées avec l’aviation gouvernementale.

A l’expiration du cessez-le-feu, le 16 décembre 2003, la guerre reprit dans l’ensemble de la province. Ayant eu le temps de renforcer son armée, le gouvernement de Khartoum passa à l’offensive, avec de notables succès. Le chef militaire de l’ALS, M. Abdallah Abakkar, fut tué et l’armée reconquit les centres du pays zaghawa, Kulbus et Tinè, provoquant l’exode au Tchad de plusieurs dizaines de milliers de femmes et d’enfants. Même succès plus au sud, en pays masalit, et jusque dans les lointaines collines sahariennes habitées par les Meidobs. En revanche, les tentatives de l’armée d’investir le djebel Marra tournèrent court.

Proclamant sa « victoire complète », le président Omar El Bechir annonça le 9 février la « fin des opérations militaires ». Il n’en était rien. L’armée avait rétabli son contrôle sur les agglomérations, mais les combats continuaient. Les massacres de civils aussi. Ainsi, par exemple, le 27 février, dans la région de Tawila (Darfour Nord) ou, le 7 mars, dans celle de Wadi Salih (Darfour Ouest), où les Janjawids exécutèrent de sang-froid plus d’une centaine d’adultes. Les Nations unies ont également repéré au moins quatre camps de concentration de femmes et d’enfants où les conditions de vie sont effroyables. L’ALS, avec son nouveau chef militaire, M. Jibril Abelkarim Bahri, reste cependant puissante, malgré ses divisions internes : elle compterait plus de 10 000 combattants organisés.

L’espoir de parvenir à la paix dans l’interminable guerre du sud du Soudan limite les initiatives internationales au Darfour. Au Kenya, le gouvernement négocie avec l’APLS. La lenteur des discussions, engagées en octobre 2002 sous une forte pression de la diplomatie américaine, inquiète cependant. Le colonel Garang et le président Bechir peuvent-ils, à eux seuls, décider pour tout le Soudan ? L’insurrection du Darfour rappelle que non.

Conscient de la difficulté, M. John Garang se montre prudent. Tout en préservant les négociations en cours à Naivasha, au Kenya, il a protesté contre les ravages de l’armée et des Janjawids au Darfour et a apporté une aide militaire discrète à l’ALS. Il n’avait pu, ces derniers mois, éviter une crise de l’Alliance nationale démocratique, regroupement des opposants au régime, dont le pacte fondateur (droit à l’autodétermination pour le Sud en échange du soutien du Sud aux revendications démocratiques au Nord) s’était trouvé sérieusement écorné par le « cavalier seul » des négociations de Naivasha. Mais, le 13 février 2004, malgré les réticences de son président, M. Osman El Mirghani, le conseil de l’AND acceptait l’adhésion de l’ALS, donnant à la rébellion de l’Ouest la légitimité d’une cause nationale.

La seule offre politique du président soudanais aux insurgés darfouriens (une conférence de paix à Khartoum dirigée par un comité choisi par lui) s’apparentait, jusque-là, à une demande de reddition pure et simple. En mars 2004, à la veille du dixième anniversaire du génocide rwandais, les agences des Nations unies se résolurent à dénoncer ouvertement le « nettoyage ethnique » en cours au Darfour tandis que le secrétaire général Kofi Annan évoquait une intervention armée internationale.

Le président Bechir accepta, sous cette pression, de conclure, le 8 avril 2004, en présence d’observateurs internationaux, un nouveau cessez-le-feu de 45 jours, incluant cette fois le MJE. Mais, en l’absence d’un véritable accord politique entre la rébellion et le gouvernement et d’un désarmement effectif des milices arabes, ce troisième cessez-le-feu en six mois risque bien de n’être qu’un numéro de plus dans une longue série de faux-semblants.

Sunday, March 26, 2006

Grippe aviaire - La conférence de Libreville appelle à la mobilisation générale

Quarante-cinq pays se sont réunis du 20 au 22 mars dans la capitale gabonaise sous les auspices des agences de l’ONU. Leur objectif est de riposter au nouveau fléau qui frappe l’Afrique et qui vient s’ajouter à ceux du Sida, du paludisme, ou de la pauvreté. Officiellement quatre pays africains (Cameroun, Egypte, Niger, Nigeria) ont confirmé la présence du virus H5N1 sur leur territoire mais selon le représentant de l’OMS au Gabon, «il y a beaucoup plus que quatre pays touchés»

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« Face à l’extension en Afrique de l’épizootie de grippe aviaire et à la menace d’une pandémie de grippe humaine », la conférence de Libreville demande aux Africains «un ferme engagement politique au sommet de l’Etat », invite les pays « à mettre en oeuvre des programmes cohérents de communication et de sensibilisation du public », et la communauté internationale à « mobiliser des ressources financières et techniques additionnelles ».

Le premier constat qui s’impose est celui d’une Afrique désemparée et démunie face à la nouvelle maladie : systèmes de santé sinistrés, infrastructures défaillantes, manques de moyens financiers, habitudes de corruption sont autant de faiblesses face au « virus hautement pathogène ». Le rapport d’une mission conjointe des Nations unies au Nigeria et dans les pays limitrophes l’a bien prouvé lors de cette conférence : au Nigeria la confirmation par les laboratoires de la présence du virus H5N1 a eu lieu le 7 février dernier, mais le diagnostic est arrivé trop tard, les systèmes d’alerte ont mal fonctionné, les analyses ont pris trop de temps et on a même vu des compagnies aériennes refuser de prendre en charge les prélèvements !

L’épizootie est la vraie menace

La Conférence a donc invité les pays africains à corriger le tir, en prévoyant des plans de lutte nationaux, en adoptant des législations appropriées, en informant les populations, et bien sûr en dégageant des fonds, notamment pour l’indemnisation des éleveurs. En effet une telle indemnisation serait la meilleure incitation à la déclaration des cas de maladie.

Aujourd’hui, pour l’Afrique, les conséquences les plus immédiates de la présence du virus frappent la filière de la volaille. L’épizootie est la vraie menace avant tout risque de pandémie humaine. Dans de nombreux pays la volaille est à la base de l’alimentation. De nombreux élevages seront ruinés et les populations devront se tourner vers d’autres sources de protéines qui ne manqueront pas d’atteindre des prix élevés. Voilà pourquoi l’effort doit être porté sur la surveillance épidémiologique en milieu d’élevage.

Quel est le montant de l’aide que l’Afrique peut espérer ?

Reste à trouver les moyens de cette politique de prévention qui doit tout faire pour empêcher toute transmission à l’homme. En janvier dernier la communauté internationale réunie à Pékin s’engageait à débloquer 1,9 milliard de dollars pour lutter contre la grippe aviaire dans le monde. Question posée à Libreville : quel est le montant de l’aide que l’Afrique peut espérer obtenir et sous quelle forme ? La réponse n’existe pas encore car la somme est loin d’être réunie. On sait seulement que la moitié de cette enveloppe globale sera constituée de prêts.

Mais pourquoi pas uniquement des « dons » pour un continent comme l’Afrique, a demandé le représentant du Malawi ? «Parce que cet argent n’est pas un chèque en blanc. Il faut travailler pour avoir cet argent», a répondu tout de go le coordinateur du système des Nations unies, David Nabarro, rejoint sur cette position par le représentant de l’Union européenne au Gabon, Jochen Krebs, qui a annoncé à Libreville une contribution de l’Europe à hauteur de 30 millions d’euros pour l’Afrique, disponibles dès le milieu de cette année. Ces appuis scientifiques, techniques et financiers seront mobilisés en direction des communautés se présentant comme de vrais partenaires agissant concrètement contre le nouveau fléau.

Saturday, March 25, 2006

Flambée des prix des denrées alimentaires au CONGO (BRAZZA)

Les prix alimentaires de première nécessité ont depuis quelques jours connu une hausse vertigineuse sur certains marchés de Brazzaville, a constaté mercredi la PANA, dans la capitale congolaise.
Cette augmentation des prix concerne entre autres produits, la farine de manioc (foufou), l’huile de palme, le poisson de mer et d’eau douce, les arachides, la viande de boeuf importée.

La farine de manioc dont le sac vendu en temps normal à 12.000 FCFA a augmenté de 100% (1 dollar US = 542 FCFA).

Le bidon d’huile de palme de 25 litres qui coûtait 8.000 FCFA s’élève à 13.000 FCFA.

De 24.000 FCFA, le carton de viande de boeuf arrière de 24 Kg se chiffre à 33.000 FCFA.

Plusieurs causes sont à l’origine de cette flambé des prix, notamment la suspension des importations de poulets congelés à cause de la grippe aviaire.

L’augmentation des prix du foufou est due à la baisse de la production, aux difficultés d’écoulement du produit liées au mauvais état des routes et aussi à la maladie de la mosaïque du manioc de Djambala, dans le département des Plateaux, au centre du Congo.

Suite à cette hausse des prix, les Congolais interpellent les autorités gouvernementales afin qu'elles remédient à cette situation, en suggérant l’implantation d’une mercuriale.

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Friday, March 03, 2006

Risque sérieux de grippe aviaire en Afrique



Un élevage de volailles près d'Abuja au Nigeria, le 8/02/2006
crédit : AFPL’apparition au Nigeria du virus hautement pathogène de la grippe aviaire H5N1 confirme les craintes exprimées par la FAO depuis plusieurs semaines quant au danger qui menace d’autres pays africains.

“Le foyer apparu dans l’Etat de Kaduna, au nord du Nigeria, montre, d’une part qu’aucun pays n’est à l’abri du H5N1 et, d’autre part, que nous sommes confrontés à une grave crise internationale”, selon M. Samuel Jutzi, Directeur de la Division santé et production animales à la FAO.
“Si la situation au Nigeria devait échapper à tout contrôle, cela aurait des effets ruineux sur les volailles de la région et compromettrait les moyens d’existence de millions de personnes. En outre, cela aggraverait le risque d’exposition des humains au virus”, a indiqué M. Jutzi.

Haute vigilance
“Les autorités locales et nationales des pays avoisinants devraient faire preuve de la plus grande vigilance face au danger de la grippe aviaire qui pourrait se déclarer chez les volailles ou d’autres oiseaux. Les cas suspects de décès de volatiles en nombre doivent être signalés aux autorités compétentes et faire l’objet d’enquêtes rapides”, a ajouté M. Jutzi.
La FAO recommande de ne pas toucher les oiseaux morts, de se conformer aux règles d’hygiène (par exemple, se laver les mains) après avoir manipulé des volailles ou de la viande de volailles. Celle-ci ainsi que les oeufs doivent, en tout état de cause, être bien cuits avant d'être consommés.

Causes inconnues
“On ignore encore si le foyer au Nigeria est dû à des oiseaux migrateurs ou au commerce et aux mouvements des volailles et des produits dérivés”, a indiqué, pour sa part, le chef du service vétérinaire de la FAO, M. Joseph Domenech.
Il a précisé que la FAO et l’OIE doivent dépêcher des vétérinaires au Nigeria pour évaluer la situation sur place et tenter de déterminer comment le virus H5N1 a pu s’y introduire.
La FAO recommande aux services vétérinaires du Nigeria d’éliminer les foyers grâce à l’abattage immédiat et à la surveillance étroite des mouvements de personnes et d’animaux dans les zones infectées par le virus.

Soutien international
La FAO dépêchera aussi deux experts locaux dans la région infectée pour fournir des conseils aux autorités locales en matière de lutte contre la grippe aviaire.
La transparence, des interventions rapides et une collaboration étroite avec la communauté internationale sont indispensables pour stopper la propagation du virus, selon la FAO.

“Nous savons que les services vétérinaires du Nigeria ont besoin d’un soutien international. Les infrastructures de santé animale de ce pays sont confrontées à un défi de taille et auront besoin d’assistance extérieure”, a affirmé M. Domenech.
Du matériel de laboratoire (pour les diagnostics) et des équipements de protection sont requis de toute urgence pour les vétérinaire en action sur le terrain.
Le Nigeria est membre du réseau ouest-africain pour la surveillance et le diagnostic de la grippe aviaire. Récemment lancé, ce réseau est géré par la FAO en coopération étroite avec le Bureau inter-africain pour les ressources animales de l’Union africaine.

Quelques chiffres
La filière commerciale volailles du Nigeria est importante. On recense quelque 140 millions de volailles de basse-cour.
Les petits éleveurs représentent 60% du total des éleveurs de volailles, les élevages industriels 25% et les élevages semi-industriels 15%. La production de volailles représente 10% du PIB.

Friday, February 24, 2006

G rippe aviaire : surveiller et contrôler la maladie animale


Surveillance et contrôle sont deux instruments cruciaux de la lutte contre le virus H5N1, partout où il est présent. Le Cirad participe depuis le début de la crise à des missions d’évaluation, organise des formations, et fournit un appui à la réalisation d’enquêtes épidémiologiques ainsi qu’à l’acheminement des prélèvements vers les laboratoires d’analyse.

L’épizootie actuelle de grippe aviaire à virus H5N1 hautement pathogène a débuté en Asie du Sud-Est à la fin 2003. Elle a entraîné dans ces pays (Vietnam, Thaïlande, Indonésie, République populaire de Chine et Hong-Kong, République de Corée, Cambodge, Japon, Malaisie, Laos) la perte de centaines de millions de volailles, touchées par la maladie ou détruites dans le cadre de programmes de lutte. Elle a un impact économique considérable pour les éleveurs et les consommateurs, notamment chez les petits aviculteurs. Le gouvernement vietnamien estime qu’en 2004, la perte économique s’est élevée à 0,5 % de son PIB. Par ailleurs, lors de contacts étroits avec des oiseaux malades, l’homme peut être contaminé et développer une maladie mortelle dans près de la moitié des cas déclarés et avérés (88 / 165 au 06 février 2006, rapportés dans le monde depuis le début de l’épizootie). Enfin, la nature du virus le rend sujet à de fréquentes mutations avec, à terme, le risque d’aboutir à une souche contagieuse pour certains mammifères comme le porc, ou directement transmissible d’homme à homme (ce qui n’est pas le cas actuellement), situation qui serait susceptible d’entraîner un pandémie avec de graves conséquences pour la santé publique.

Dans ces conditions, la seule mesure globalement efficace, tant sur les aspects économiques que de santé publique, est de lutter contre le virus H5N1 partout où il est présent, et en premier lieu en Asie du Sud-Est. Il est également crucial de surveiller son éventuelle extension de manière à mettre en œuvre tous les moyens possibles pour éteindre l’infection dès qu’elle apparaît. Les événements récents au Nigeria en témoignent puisque le foyer initial n’ayant été contrôlé que tardivement par rapport à la suspicion, le virus s’est ensuite rapidement propagé à d’autres exploitations.

L’Europe et l’Afrique sont désormais infectés. En Afrique, le foyer du Nigeria risque de s’étendre rapidement aux pays voisins puis à l’ensemble du continent, créant ainsi un foyer qu’il sera très difficile d’éliminer.

Les conséquences socio-économiques de la grippe aviaire en Afrique risquent d’être extrêmement importantes, affectant des millions de petits éleveurs qui tirent de cette activité un revenu d’appoint et une source majeure de protéines animales.

L’organisation mondiale de la santé animale (Oie) et l’Organisation des Nations-unies pour l’agriculture et l’alimentation (Fao) ont la charge, sur le plan international, d’organiser la lutte contre la maladie animale, en collaboration avec les services vétérinaires nationaux, publics et privés. Les objectifs sont de les aider à mettre en place des réseaux de surveillance épidémiologique, s’appuyant sur les organisations de producteurs et les éleveurs eux-mêmes, et de les inciter à organiser des campagnes de lutte et de prévention basées sur une stratégie régionale et mondiale. Centre collaborateur de l’Oie en épidémiologie, et laboratoire de référence de l’Oie et de la Fao pour plusieurs maladies animales, le Cirad a participé dès le début de l’épizootie à des missions d’évaluation de la situation sanitaire et des moyens de lutte mis en œuvre au Vietnam et au Cambodge. Il a également organisé en Chine et en Thaïlande des ateliers de formation en épidémiologie rassemblant des participants en provenance de 21 pays d’Asie du Sud-Est et du Sud.

L’épidémiologie de la grippe aviaire implique de nombreuses souches virales circulant au sein de populations variées d’oiseaux sauvages et domestiques et en interaction. Le rôle des oiseaux migrateurs dans la diffusion de la maladie à longue distance fait l’objet d’un débat scientifique. Il est maintenant prouvé que certaines espèces d’oiseaux sauvages – en particulier des canards, (Chen et al, PNAS, 2006) – seraient capables de survivre à l’infection et d’excréter le virus pendant suffisamment longtemps pour le transporter sur de longues distances. Sur plus de 4600 canards sauvages apparemment sains, 6 portaient le virus H5N1 HP en Asie du Sud-Est. Des infections expérimentales réalisées en laboratoire avec une souche très pathogène du virus H5N1 ont montré qu’en milieu contrôlé certains canards colverts ne développaient pas de symptôme de la maladie mais étaient porteurs et excréteurs du virus.

Le Cirad a acquis une expérience dans l’étude, la surveillance et la gestion des maladies à étiologie complexe en milieu tropical. Il s’est investi depuis plusieurs années dans des travaux sur les risques d’émergence des maladies animales transmissibles à l’homme et liées à des changements environnementaux et climatiques, et sur les risques de transmission de maladies entre la faune sauvage et domestique. Le Cirad peut donc utilement contribuer à la compréhension et à la gestion des risques d’occurrence de la grippe aviaire. Dès l’été 2005, il a participé à une mission organisée par l’Oie pour évaluer la situation sanitaire et le rôle de l’avifaune sauvage dans l’apparition de foyers de grippe aviaire en Sibérie.

Cette extension de la maladie en dehors de son berceau asiatique a marqué le début d’une prise de conscience de l’ampleur du danger et d’une mobilisation internationale intense. Longtemps réfutée par les ornithologues, la question du rôle des oiseaux migrateurs dans la diffusion du virus à longue distance était relancée.

A l’automne 2005, la FAO sollicitait le Cirad pour participer à cinq programmes de coopération technique en Europe de l’Est, au Moyen Orient et en Afrique visant à renforcer la surveillance épidémiologique du virus H5N1 hautement pathogène dans ces régions, évaluer les risques d'introduction notamment par les migrations et du commerce des oiseaux sauvages et utiliser ces données pour préparer un plan d'intervention d'urgence. A ce titre, le Cirad intervient avec des partenaires français (Office national de la chasse et de la faune sauvage - Oncfs) et européens (Wetlands International, Royal Veterinary College of London), en collaboration avec les services vétérinaires et de la faune sauvage des pays concernés.

Sur un plan pratique, cette collaboration se manifeste par l’organisation de formations en épidémiologie, la fourniture de conseils pour la mise en place de réseaux de surveillance, une aide à la réalisation d’enquêtes épidémiologiques sur l’avifaune sauvage, l’organisation de l’acheminement des prélèvements vers les laboratoires d’analyses, et un appui à l’analyse et la synthèse des informations qui lui sont confiées.

Les premiers résultats d’analyses de laboratoires, destinés avant tout aux pays dans lesquels les prélèvements sont effectués, sont attendus dans le courant du mois de mars 2006.

A la suite de l’arrivée de la grippe aviaire en Afrique, un accent particulier va être mis sur ce continent en multipliant les sites de prélèvements d’oiseaux sauvages, en intensifiant les formations et en organisant des activités de recherche qui permettent de mieux comprendre comment la maladie est introduite, comment elle diffuse, comment elle se pérennise, quel est son impact socio-économique.

Thursday, February 23, 2006

LA NAISSANCE DU MONDE MODERNE

Comment est né le monde moderne ? Pourquoi l'Europe a-t-elle
émergé comme le centre de la planète aux XVIIIe et XIXe
siècles ? Cette domination est-elle le résultat d'une « culture »
particulière, ou les éléments de modernisation
étaient-ils déjà présents sur d'autres continents ?

La fresque magistrale de l'historien britannique Christopher
Alan Bayly permet de répondre à ces questions et à bien
d'autres. A l'heure où est relancé en France le débat sur la
colonisation et son bilan, elle apporte un éclairage inédit
et original aux polémiques actuelles.

Ambitieuse, cette étude n'enrichit pas seulement l'histoire
en précisant ou apportant faits et événements, elle est en
soi un apport majeur à la manière dont on étudie l'histoire.
En prenant en compte l'Europe mais également l'Inde et
l'Afrique, l'Empire ottoman et le Pacifique, C. A. Bayly
ouvre de nouvelles perspectives de recherches et de
compréhension de ce que l'on nomme le monde moderne.
Avec une grande amplitude spatiale et thématique (politique,
philosophique, religieuse), ce livre permet de suivre la
naissance du monde moderne dans les différentes régions de
la planète.

A l'approche du XIXe siècle, une aspiration à l'égalité et à
la liberté se diffuse dans tous les continents et met à mal
les régimes en place en les renversant ou les réformant
profondément. Si les Etats occidentaux assoient leur
domination sur le reste de la planète grâce à des armées
plus aguerries et à l'essor en leur sein d'une société
civile, leur hégémonie repose aussi sur des circonstances
particulières n'ayant rien à voir avec une prétendue
supériorité de la « culture judéo-chrétienne ».

Cette vision historique globale permet aussi de remettre en
cause de nombreux lieux communs : par exemple que les
religions auraient perdu leur place au XIXe siècle, alors
que ce fut l'époque de leur renforcement et de leur
mondialisation.

Cet ouvrage d'une grande clarté pédagogique analyse comment
la modernité est davantage le produit d'une hybridation des
cultures et des civilisations que le triomphe des valeurs
occidentales.

Christopher Alan Bayly est professeur d'histoire,
spécialiste britannique de la colonisation à l'université de
Cambridge. Il a écrit de nombreux ouvrages sur les empires
coloniaux, notamment « India Society and the Making of the
British Empire » (Cambridge University Press), et, avec Tim
Harper, « The Forgotten Armies. The Fall of British Asia,
1941-1945 » (Penguin, Allen Lane). La parution de « La
Naissance du monde moderne » en Grande-Bretagne a été saluée
comme un événement par la presse britannique et américaine
(« Newsweek », « The Sunday Times », « The Daily Telegraph »,
« The Independent »).