Friday, March 03, 2006

Risque sérieux de grippe aviaire en Afrique



Un élevage de volailles près d'Abuja au Nigeria, le 8/02/2006
crédit : AFPL’apparition au Nigeria du virus hautement pathogène de la grippe aviaire H5N1 confirme les craintes exprimées par la FAO depuis plusieurs semaines quant au danger qui menace d’autres pays africains.

“Le foyer apparu dans l’Etat de Kaduna, au nord du Nigeria, montre, d’une part qu’aucun pays n’est à l’abri du H5N1 et, d’autre part, que nous sommes confrontés à une grave crise internationale”, selon M. Samuel Jutzi, Directeur de la Division santé et production animales à la FAO.
“Si la situation au Nigeria devait échapper à tout contrôle, cela aurait des effets ruineux sur les volailles de la région et compromettrait les moyens d’existence de millions de personnes. En outre, cela aggraverait le risque d’exposition des humains au virus”, a indiqué M. Jutzi.

Haute vigilance
“Les autorités locales et nationales des pays avoisinants devraient faire preuve de la plus grande vigilance face au danger de la grippe aviaire qui pourrait se déclarer chez les volailles ou d’autres oiseaux. Les cas suspects de décès de volatiles en nombre doivent être signalés aux autorités compétentes et faire l’objet d’enquêtes rapides”, a ajouté M. Jutzi.
La FAO recommande de ne pas toucher les oiseaux morts, de se conformer aux règles d’hygiène (par exemple, se laver les mains) après avoir manipulé des volailles ou de la viande de volailles. Celle-ci ainsi que les oeufs doivent, en tout état de cause, être bien cuits avant d'être consommés.

Causes inconnues
“On ignore encore si le foyer au Nigeria est dû à des oiseaux migrateurs ou au commerce et aux mouvements des volailles et des produits dérivés”, a indiqué, pour sa part, le chef du service vétérinaire de la FAO, M. Joseph Domenech.
Il a précisé que la FAO et l’OIE doivent dépêcher des vétérinaires au Nigeria pour évaluer la situation sur place et tenter de déterminer comment le virus H5N1 a pu s’y introduire.
La FAO recommande aux services vétérinaires du Nigeria d’éliminer les foyers grâce à l’abattage immédiat et à la surveillance étroite des mouvements de personnes et d’animaux dans les zones infectées par le virus.

Soutien international
La FAO dépêchera aussi deux experts locaux dans la région infectée pour fournir des conseils aux autorités locales en matière de lutte contre la grippe aviaire.
La transparence, des interventions rapides et une collaboration étroite avec la communauté internationale sont indispensables pour stopper la propagation du virus, selon la FAO.

“Nous savons que les services vétérinaires du Nigeria ont besoin d’un soutien international. Les infrastructures de santé animale de ce pays sont confrontées à un défi de taille et auront besoin d’assistance extérieure”, a affirmé M. Domenech.
Du matériel de laboratoire (pour les diagnostics) et des équipements de protection sont requis de toute urgence pour les vétérinaire en action sur le terrain.
Le Nigeria est membre du réseau ouest-africain pour la surveillance et le diagnostic de la grippe aviaire. Récemment lancé, ce réseau est géré par la FAO en coopération étroite avec le Bureau inter-africain pour les ressources animales de l’Union africaine.

Quelques chiffres
La filière commerciale volailles du Nigeria est importante. On recense quelque 140 millions de volailles de basse-cour.
Les petits éleveurs représentent 60% du total des éleveurs de volailles, les élevages industriels 25% et les élevages semi-industriels 15%. La production de volailles représente 10% du PIB.

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